Le collège sera-t-il « refondu » dans le socle commun ?

En 2010 [1]], nous dénoncions déjà entre autres, le projet d’école du socle, le dispositif éCLAIR, la suppression de la carte scolaire et la volonté affichée de modifier le temps scolaire et les obligations de service.
Trois ans après, on constate moins de mixité sociale, un surcroît de taches pour les enseignant-es avec les « usines à cases » type LPC, et le bricolage au DNB (Diplôme National du Brevet). Quant à l’éducation Prioritaire, elle attend toujours la diminution de la taille des classes et la reconnaissance des équipes pédagogiques par des mesures concrètes.
à l’heure d’écrire cet article, le projet Peillon pour le collège n’est pas encore connu, mais malheureusement les choses ont peu changé, le PS semble vouloir mener à bien le projet de l’UMP [2]] et mettre à mal les résistances au sein de l’éducation nationale.
Parallèlement à la loi de refondation de l’école, c’est la réforme du collège qui se dessine à nouveau, avec la réaffirmation du socle commun saupoudré de culture, mais aussi la création des ESPE chargées d’intégrer les fameuses compétences dans les pratiques des futur-es enseignant-es, la refonte des cycles du CP à la 3ème. et le conseil école-Collège.
Première étape et peut être premier faux-pas : décréter une réforme des rythmes scolaires à l’école « à la va comme je te pousse ». Étape suivante, étendre celle-ci au collège, mais pour cela encore faut-il qu’elle passe l’épreuve du feu dans le primaire.
Ensuite, création du Conseil Supérieur des Programmes avec mission de fondre les programmes disciplinaires dans le socle commun puis la certification finale via un brevet du socle.
Pour diminuer les heures de cours à 5 h ou 6 h par jour et par élève tout en les gardant jusqu’à 17h, le collège risque d’être « refondu » dans le magma du socle commun tout comme le statut de 1950 dans des nouvelles missions et obligations de service.
Nous restons opposé-es au projet de cette école du socle ou « école fondamentale » et ce qui va avec (LPC, conseil pédagogique, remplacements en interne, externalisation et dématérialisation des missions, entrée du privé, régionalisation), mais loin d’être opposé-es à tout changement nous avançons aussi des propositions et défendons l’esprit initial du collège unique. Des améliorations sont nécessaires telles que la diminution de la taille des classes, une véritable mixité et un réel accès à la culture pour les plus défavorisé-es en priorité afin qu’ils soient acteurs et actrices dans la lutte contre les discriminations et les inégalités, que trop souvent l’école ne fait que reproduire et amplifier, loin de notre idéal démocratique et égalitaire.