Budget 2022 : le gouvernement organise la dégradation du service public

Le projet de loi de finances 2022 a été présenté hier en Conseil des ministres. Ce projet de loi est largement en deçà des enjeux auxquels est confronté le système éducatif, épuisé par cinq années de refus du gouvernement de donner au service public d’éducation les moyens de fonctionner correctement et de garantir l’égalité de traitement des élèves sur le territoire.

À tous les niveaux, les moyens manquent cruellement.
Les personnels médico-sociaux manquent dans de nombreuses circonscriptions et de nombreux établissements. On ne compte ainsi en moyenne qu’un médecin pour 12 000 élèves. Les Pial destinés à mettre en œuvre une vision strictement comptable de l’inclusion scolaire conduisent à limiter fortement les moyens d’accompagnement. Dans le second degré, le budget prévoit la suppression de 300 postes d’enseignant⋅es. Cela porte à 7 800 le nombre de postes supprimés dans le second degré dans un contexte de hausse démographique, en partie détournés au profit de postes d’inspection et d’heures supplémentaires. Les augmentations de salaire sont à la fois dérisoires, comme la grille indiciaire des AESH déjà rendue obsolète suite à l’augmentation du Smic, et limitées à des mesures catégorielles, comme les primes destinées aux personnels enseignants qui ne concernent qu’une partie de la profession.
SUD éducation réclame depuis dix-huit mois un plan d’urgence pour l’éducation, prévoyant des recrutements importants afin de diminuer les effectifs en classe, un accent mis sur la formation continue des personnels, et des moyens matériels permettant une mise à niveau du bâtis scolaire pour faire face aux enjeux sanitaires et climatiques des années à venir. Le budget soumis par le gouvernement n’est à la hauteur d’aucun de ces enjeux.