Enseignant·es contractuel·les à tiers-temps alternant·es : une nouvelle étape dans la disparition de la formation des professeur·es

Depuis la rentrée et en application des dernières réformes concernant l'entrée dans le métier d'enseignant·e, il existe des contractuel·les “tiers-temps alternant”, c'est-à-dire des étudiant·es en deuxième année de Master (M2), n'ayant validé ni le diplôme ni le concours, à qui des missions d'enseignement en établissement sont confiées, y compris devant élèves.

Ce dispositif est au départ présenté sous la forme d'une immersion progressive dans le métier. En effet, les étudiant·es contractuel·les “tiers-temps alternant” effectuent  un tiers-temps de service en responsabilité en établissement ou école encadré par un·e tuteur/tutrice. Les deux autres tiers du temps, ils et elles sont en formation pour préparer leur concours.

Comme souvent dans les dispositifs ministériels, la forme peut paraître positive et intéressante, en matière de formation. Mais ici comme pour toutes les dernières réformes, il ne s'agit ni plus ni moins que de faire assurer des missions d'enseignement à moindre coût ; les étudiant·es étant tout juste indemnisé·es, c'est-à-dire rémunéré·es à tiers temps.

En effet, pendant cinq semaines, ces collègues “tiers-temps alternant·es”, se retrouvent en charge complète d'une classe, dans une école au sein de laquelle ne se trouve même pas forcément leur tuteur ou tutrice. Il s'agit donc bien d'un cas de remplacement longue durée, assuré par des collègues contractuel·les qui ne bénéficient même pas d'un salaire décent ni d'une formation suffisante, utilisé·es comme moyen d'enseignement afin de combler des absences et autres heures de cours qui ne peuvent plus être assurées par des fonctionnaires, conséquence de la Loi de Transformation de la Fonction Publique.

SUD éducation dénonce fermement ces procédés qui mettent en péril l'ensemble du service public d'éducation. Un⋅e enseignant·e doit être un⋅e fonctionnaire dûment formé⋅e, et pendant cette période, disposer du statut de fonctionnaire-stagiaire. Il n'y a qu’à ces conditions que la mission de service public de formation des futur·es citoyen·nes est garantie.

SUD éducation continue à cet égard de revendiquer l’abandon de la réforme en cours de la formation des enseignant·es.