La Loi de Programmation de la Recherche s’attaque aux libertés et aux statuts du personnel. Le choix du pire a été acté ! La loi ne doit pas entrer en vigueur

Le gouvernement a annoncé le 1er février 2019 sa volonté de faire voter une loi pluriannuelle ambitieuse pour développer la recherche. Nous assistons au mois de novembre 2020 au dénouement de près de deux ans de « maturation » d’une loi devenue scélérate.
Le contenu de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) devenu LPR (le mot « pluriannuelle » a disparu pendant l’été) et ses orientations néfastes avaient déclenché parmi les personnels un puissant mouvement de protestation, marqué par une journée d'action très suivie le 5 mars 2020.

Le 15 mars 2020, le gouvernement annonçait le confinement de la population. Le Président de la république déclarait le 16 mars que les réformes en cours, notamment la réforme des retraites, étaient suspendues. Tout le monde pensait que cela concernait aussi la LPPR ! Il n'en était rien ! En pleine crise sanitaire, le gouvernement persiste et signe : le projet de loi doit aboutir en 2020.

Malgré la forte opposition et les mobilisations du personnel de l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) au cours de l’automne, le choix du pire contenu possible a été acté. La « commission mixte paritaire » (CMP) entre l’Assemblée et le Sénat a tranché en validant des amendements rétrogrades surgis à la « dernière minute », qui -1) subordonnent les libertés académiques à des valeurs politiques, créant un nouveau délit propre à l’enseignement supérieur, et -2) écartent le Conseil national des Universités (CNU) d’une étape des recrutements. La ministre Vidal aura pesé de tout son poids auprès du parlement pour que la loi soit validée le 9 novembre. Elle porte une lourde responsabilité ; elle n’est plus crédible auprès du personnel de l’ESR, comme l’illustre la déclaration de la CP-CNU : Madame Vidal « ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour parler au nom de la communauté universitaire et pour agir en faveur de l’Université », elle a également perdu toute légitimité pour répondre aux besoins de la recherche.

Dans un contexte sanitaire très difficile, le personnel de l’ESR doit assurer le service public auquel les étudiant·es ont droit ! Il doit aussi assurer le fonctionnement des laboratoires de recherche, malgré la détérioration des conditions de travail. Nous demandons, en urgence, au gouvernement, le financement des postes, à commencer par ceux qui s’avéraient déjà nécessaires indépendamment de la crise sanitaire. Ils doivent être créés et pourvus rapidement. Nous demandons la titularisation immédiate des non-titulaires exerçant des fonctions pérennes à tous les niveaux dans l’ESR.

Nous attendions des moyens budgétaires pour les laboratoires et des postes pour avoir un niveau de recrutement à la hauteur des besoins et résorber la précarité et, in fine, nous aurons droit à des remises en cause des libertés et du statut de fonctionnaire !
Les organisations signataires appellent les collègues à participer aux assemblées générales en visioconférence pour discuter des suites de la mobilisation à donner dans les semaines qui viennent pour un ESR libre et ouvert à tous.

Signataires : SNTRS-CGT, CGT FERC SUP, CGT-INRAE, SNESUP-FSU, SNEP-FSU, SNASUB-FSU, SNCS-FSU, SNETAP-FSU, FO-ESR, SUD EDUCATION, SUD RECHERCHE EPST, SOLIDAIRES ETUDIANT-E-S, UNEF, L’ALTERNATIVE, FACS ET LABOS EN LUTTE