Mathématiques au lycée : une génération sacrifiée

Après deux ans de mise en œuvre de la réforme du lycée, le bluff et la communication de Blanquer ne peuvent plus camoufler le désastre. Alors que la part des filles en terminale S progressait régulièrement depuis 1994, le nombre de filles à choisir la spécialité mathématiques est redescendue en dessous du niveau de 1994. De même la part des élèves d’origine sociale défavorisée à choisir la spécialité mathématiques baisse aussi. En deux ans tous les progrès effectués sur l’accès des mathématiques aux filles et aux élèves d’origine sociale défavorisée ont été effacés. Les deux médailles Field françaises, équivalent du Nobel en mathématiques, sont obligées de monter au créneau pour faire pression sur le ministre et tenter de rétablir l’enseignement des mathématiques dans le tronc commun de la filière générale après la seconde.
L’enseignement scientifique qui bénéficie de deux heures d’enseignement par semaine ne porte pas sur les mathématiques mais sur l’étude d’un certain nombre de thèmes vagues comme l’histoire de la matière, le soleil source d’énergie, la terre astre singulier, sons et musiques…
L’étude de ces thèmes ne fait pas la distinction entre les champs disciplinaires de la physique, de la chimie, des sciences de la vie et de la terre et des mathématiques, revenant à une vision datant de plusieurs siècles en regroupant l’ensemble de ces champs disciplinaires sous le terme unique de “Science”.
Jean-Michel Blanquer semble ne pas encore l’avoir compris puisqu’il propose de mettre davantage de maths dans ce programme.
Au-delà de cet enseignement, la disparition des mathématiques dans le tronc commun de la filière générale pose problème. Les élèves souhaitant s’orienter vers des filières comme la sociologie ou l’économie, ou s’orienter vers des cursus généraux, notamment pour devenir professeur⋅es des écoles, auront arrêté les mathématiques en fin de seconde, sauf à devoir suivre un enseignement de spécialité de mathématiques aussi difficile que les mathématiques de l’ancienne filière S et donc inadapté à de nombreux-ses élèves.
Dès le projet de réforme du lycée, avec le rapport Mathiot, SUD avait alerté au sujet de la nocivité de cette réforme, qui faisait éclater le groupe classe, qui détruisait les champs disciplinaires, qui augmentait le nombre d’élèves par classe et qui renforçait une école de la reproduction de classe et de genre. La mise en œuvre de la réforme pendant plusieurs années confirme qu’il s’agit d’un désastre.

 

SUD éducation demande toujours :

  • l’abrogation de la réforme du lycée et du baccalauréat ;
  • la suppression de Parcoursup et l’accès à tous les bacheliers et bachelières dans la filière de leur choix ;
  • la création des dizaines de milliers de places nécessaires dans l’enseignement supérieur.