CRPE : félicitations aux admis·es !

SUD éducation vous informe sur les conditions d’entrée dans le métier

Vous venez d’être admis·e au CRPE, vous serez fonctionnaire stagiaire l’an prochain. Retrouvez toutes les informations sur votre année de stage ci-dessous. Surtout, ne restez pas isolé·e, contactez le syndicat SUD éducation de votre département pour être accompagné·e durant cette année charnière. Connaître ses droits, c’est pouvoir les défendre. Syndiqué·e, on est plus fort·e ! 

 

Les textes réglementaires de référence : 

 

Les conditions d’entrée dans le métier 

Stagiaire à temps plein ou à mi-temps? 

Les lauréat·es du concours issu·es du Master MEEF  (ancien·nes contractuel·les Tiers-temps alternant·es ou non) seront en classe en responsabilité à plein temps avec une décharge de service pour formation (10 à 20 jours dans l’année).

 

Les lauréat·es du concours ayant un autre diplôme (un autre MASTER) seront en classe en responsabilité à mi-temps avec une formation INSPE à mi-temps. 

 

Quel salaire? 

Les fonctionnaires stagiaires toucheront un salaire à temps plein. 

Le salaire des stagiaires enseignants dépend de sa situation avant d’être stagiarisé·e, ainsi les ex-contractuel·les, les ex AED, AP ou AESH bénéficient d’un reclassement. 

Le reclassement permet aux stagiaires de passer plus rapidement à un échelon supérieur en fonction de leur ancienneté dans l’Éducation nationale. 

 

Sans reclassement, les stagiaires débutent à l’échelon 1 puis passent à l’échelon 2 au moment de leur titularisation, puis à l’échelon 3 à la fin de la première année de titulaire. 

 

Echelon 1 2 3 4
Année de stage à la titularisation  un an après la titularisation  trois ans après la titularisation 
Brut Net Brut Net Brut Net Brut Net
Indice 390 441 448 461
Salaire en € 1827 1446 2066 1636 2099 1662 2230  1765

 

Pour rappel, en 2022 le SMIC est de 1645€ bruts. 

Pour calculer le salaire brut, il faut multiplier votre échelon par le point d’indice qui est de  4,686 € (le même depuis le 1er février 2017). 

 

Au salaire, s’ajoutent des primes et indemnités auxquelles les fonctionnaires stagiaires ont droit : 

  • Indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves (ISAE) : Son montant est fixé à 1200 € par an, versée mensuellement. L’ISAE est versée au prorata du temps d’enseignement devant élèves.
  • Indemnité d’attractivité : 1200 € bruts annuels versée au prorata du temps de service.
  •  Indemnité de formation (si l’Espé et l ‘école ne sont pas dans la même commune ni dans une commune limitrophe) : on peut choisir soit une indemnité forfaitaire de 1000€ /an, soit une indemnité de stage + prise en charge des frais de transport (décret 2006 – 781 du 3 juillet 2006 et arrêté du 20 décembre 2013)

 

Les stagiaires bénéficient également des primes REP et REP+ :

 

‑ Prime REP : 144,50€ brut par mois

 

‑ Prime REP+ : 426,17 € brut par mois

 

L’affectation des stagiaires 

Vous serez informé·es de votre département d’affectation par mail. Votre rang de classement au concours détermine votre affectation. 

Ensuite, fin juin/début juillet la DSDEN (Direction des Services Départementaux de l’Éducation nationale) envoie la liste des “postes berceaux” qui pourront être pourvus par des stagiaires. Vous allez classer ces postes par ordre de préférence et l’administration va vous affecter en fonction de votre rang au concours.  

 

Si vous êtes informé·es de votre affectation avant les vacances d’été, vous pourrez aller dans votre école et rencontrer les collègues. 

 

Les stagiaires ne devraient pas enseigner en CP, ASH (Adaptation scolaire et scolarisation des élèves Handicapés), UPE2A (Unités Pédagogiques Pour Élèves Allophones Arrivants), TPS (Toute Petite Section), pas plus qu’elles et ils ne peuvent occuper un poste Plus De Maître-sse‑s Que De Classes, mais ça arrive dans certaines écoles. Si vous êtes concerné‑e‑s, contactez SUD éducation !

L’accompagnement des stagiaires 

 

Une semaine d’accueil aura lieu fin août. SUD éducation demande que les stagiaires soient rémunéré·es pour ces jours de travail avant la rentrée. 

 

Vous serez suivi‑e‑s par un‑e CPC ou un‑e PEMF et un‑e formateur-rice de l’INSPE pendant l’année : des visites en classe prof INSPE + des visites CPC ou PEMF suivies d’une discussion bilan et d’écrits conseils.

Vous devez toujours recevoir ces bilans écrits par vos formateurs et formatrices.

 

Des aides sociales :

‑ des actions sociales proposées par la Section Régionale Interministérielle d’Action Sociale (SRIAS) : aide au logement, aide à la garde d’enfant, chèques-vacances…

 

‑ des aides spécifiques proposées par les académies : prêt mobilité à taux 0 % (location), aides à l’installation (Ile de France, zones sensibles), aides au logement…

 

Des outils SUD éducation pour vous accompagner 

Des outils pédagogiques

 

Une autre école, une autre société… Par ce slogan, SUD éducation revendique un lien entre divers pratiques pédagogiques et les luttes sociales : de l’autogestion des luttes à celles des élèves.

 

De nombreux courants, pratiques et groupes pédagogiques existent, communiquent, ou se distinguent. La plupart des collègues s’inspirent de différents courants, différentes écoles. SUD éducation met à votre disposition des outils pour vous familiariser avec ces pédagogies et pour faire l’expérience des dispositifs qui en sont issus. 

Retrouvez les fiches La coopérative pédagogique sur le site de SUD éducation. 

 

Des outils sur vos droits 

 

Souvent les personnels, et en particulier les stagiaires, ne connaissent pas leurs droits. Mieux connaître ses droits, c’est le premier pas pour mieux les défendre. 

SUD éducation informe les personnels sur leurs droits avec des fiches régulières et des guides  

 

Contactez le syndicat SUD éducation de votre département pour être accompagné·e pendant toute l’année de stage et pour être informé·e sur vos droits. 

 

2022-2023 : une réforme qui dégrade les conditions d’entrée dans le métier 

Le Ministère de l’Éducation nationale a entrepris une vaste opération de précarisation de l’accès au métier d’enseignant·e. Si le Ministère communique sur le fait que le nombre de postes ouverts aux concours est globalement stable, il omet volontiers de mentionner les conditions dans lesquelles s’effectuera l’entrée dans le métier d’enseignant·e, la question de la formation et les faibles nombres d’admissibles dans certains départements.

 

L’arrêté du 4 février 2022 fixant les modalités de formation initiale de certains personnels enseignant·es et d'éducation de l'enseignement public stagiaires, indique comment se déroulera la rentrée prochaine pour les futur·es enseignant·es stagiaires lauréat·es des concours. Les stagiaires qui auront suivi un cursus universitaire « classique » via le Master MEEF seront désormais à plein temps en responsabilité de classe(s). Il n’y aura plus qu’un « crédit de 10 à 20 jours de formation » ! Idem pour les stagiaires qui auront été contractuel·les (dits « tiers-temps alternant-es ») avant de passer le concours. Pour couronner le tout, il est précisé que l’attribution de ces miettes de formation sera « défini par la commission académique », impliquant ainsi l’abandon d’un cadre national, alors qu’il s’agit de fonctionnaires d’État !

 

Il faut donc en conclure que, pour le Ministère, une formation universitaire théorique avec un stage d’observation suffit à former un·e enseignant·e compétent·e, apte à prendre charge ses classes et son public, aussi hétérogène soit-il, et ce quelles que soient les difficultés. Les jeunes enseignant·es, dont certain·es n'ont aucune expérience de l'enseignement, se retrouveront ainsi, sans aucune formation devant des élèves. Au contraire, les personnels ne cessent de dénoncer le manque de formation initiale et continue. L'inclusion scolaire, la lutte contre les inégalités scolaires et sociales, l'éducation à la justice environnementale et à l'égalité constituent des enjeux primordiaux du service public d'éducation et les personnels doivent être formé·es pour y répondre.

 

Les revendications de SUD éducation

  • Abandon total des statuts d’étudiant.es contractuel·es ;
  • Concours d’accès au métier d’enseignant·e à Bac+3 suivie de deux années de formation rémunérées, et entrée progressive dans le métier ;
  • Formation et temps de décharge des enseignant·es tuteurs-tutrices pour assurer leur mission ;
  • Évaluation de titularisation par les pairs.