CSE du 15 septembre 2021 : la déclaration de SUD éducation

La rentrée 2021 est la septième rentrée marquée par la crise sanitaire pour les personnels de l’Éducation nationale. La crise sanitaire a mis en lumière tous les dysfonctionnements et tous les manques de notre institution. Il y a urgence à transformer notre système éducatif pour redonner du sens aux enseignements et à nos métiers. L’école a un rôle majeur à jouer dans la reconstruction d’un lien social abîmé par la politique libérale du gouvernement, par la diffusion des discours sécuritaires ou encore par des campagnes galvaudant la laïcité. L’école est un acteur clef de la transformation écologique et sociale de la société. Or, la politique éducative à l’oeuvre diffuse au sein de l’école une idéologie inégalitaire, réactionnaire et libérale. 

L’action du ministre de l’Éducation s’attache, en cette rentrée, à faire avancer son programme politique, en imposant une école du management comme le montrent les récentes déclarations de Marseille concernant l’expérimentation d’un recrutement par les directions d’école. Il faut, au contraire, écouter les besoins des personnels. Nous devons construire une école à la hauteur des enjeux actuels, c’est-à-dire une école qui protège la santé des personnels et des élèves mais aussi une école inclusive pour les élèves en situation de handicap, pour les élèves en difficultés scolaires et sociales et pour les élèves allophones, une école qui combatte les inégalités. De même, l’école de demain doit être une école qui forme les futur·es travailleurs et les travailleuses aux métiers de la reconversion écologique et aux métiers des services publics. 

Les grèves du 23 septembre, du 5 octobre et du 19 octobre dans l’ Éducation nationale donneront au ministre les grandes lignes de ce que devraient être ses chantiers prioritaires : la création d’un statut de la Fonction publique pour les AESH, le recrutement de personnels pour réduire le nombre d’élèves par classe, une meilleure formation et un meilleur salaire pour les personnels. 

L’école est riche de ses personnels et de leur engagement pour le service public d’éducation, or la politique du ministre broie les personnels et les élèves. 

Le projet de loi Rilhac qui sera étudié prochainement à l’Assemblée nationale est massivement décrié par les personnels Ils et elles sont attaché⋅es au fonctionnement collectif et démocratique de l’équipe, centré autour du conseil des maîtres⋅ses. Donner une autorité fonctionnelle aux directeurs et directrices, c’est chercher à les couper du reste de l’équipe et nuire au fonctionnement de l’école. Après la réforme de la voie professionnelle, celle du lycée, du bac et l’instauration de Parcours sup’, l’octroi d’une autorité fonctionnelle pour les personnels qui assurent les directions d’école est une énième attaque contre les personnels. 

La réforme du lycée continue de mettre au jour ses conséquences négatives avec la publication d’un “guide de l’évaluation”, nouveau jalon dans la mise au pas des pratiques pédagogiques des enseignant·es des lycées. SUD éducation dénonce cette logique de normativité : obsession pour le nombre d’évaluations dans le trimestre par exemple, incitation à donner trois notes sur des devoirs tirées de la banque nationale de sujets par exemple. Si le Ministre ressent le besoin d’épreuves identiques pour tou·tes les élèves, libre à lui de rétablir les examens terminaux et de supprimer le contrôle continu. Les personnels n’accepteront pas de se laisser enfermer dans ces normes d’évaluation qui dénaturent leur statut et leur rôle de formateurs et de formatrices.

Le syndicat SUD éducation s’adresse au ministère en ce premier Conseil Supérieur de l’Éducation de l’année pour réclamer d’urgence les moyens nécessaires au service public d’Éducation mais aussi pour porter le projet d’une autre école, fondée sur coopération et la solidarité, l’interdisciplinarité, le développement de l’autonomie des élèves.