Fiche analyse statistiques Depp 2021

La “direction de l’évaluation, de la prospective et des performances” (Depp) a publié ses repères statistiques 2021.

Le document, ainsi qu’un certains nombre de données, sont publiés ici :

https://www.education.gouv.fr/reperes-et-references-statistiques-2021-308228

Quelques éléments produits par la Depp, bien que l’opération statistique soit bien souvent biaisée en raison des choix opérés dans la présentation des données.

Écoles

L’observation des données sur les créations et et fermetures d’écoles fait apparaître les éléments suivants.

Chaque année depuis plus de 10 ans, le ministère ferme plus d'écoles publiques qu'il n'en ouvre.

Depuis la rentrée 2009, plus de 4700 écoles ont fermé.

Les écoles se raréfient et grossissent : quand on observe le détail des chiffres, les écoles maternelles et primaires ferment au profit d'écoles élémentaires.

Dans le même temps, le privé gagne 400 écoles.

Collège

En collège, c'est le nombre moyen d'élèves par classe (le E/D, élèves par division) qui augmente depuis plus de 10 ans. C'est la conséquence directe des suppressions de postes successives dans le second degré.

Depuis 2018, on dénombre 7500 postes supprimés dans le 2d degré pour 60 000 élèves supplémentaires.

En 10 ans, le nombre d’élèves par division a augmenté de 1,1 élève en moyenne par classe.

Une part importante de l’argumentation du ministère (et de la Depp) repose sur le fait que le ratio heures/élèves (le fameux H/E) est demeuré stable. Mais il faut tout de suite rappeler que ce ratio est calculé d’une manière sans cesse modifiée. Il inclut par exemple les heures de pondération, qui ne sont pas des heures d’enseignement à proprement parler. Un indicateur honnête devrait les exclure.

Incidents

La baisse du taux d'encadrement a des conséquences mesurables sur le climat scolaire : en collège, le taux moyen d'incidents graves remontés les 6 1ers mois de l'année augmente de 1,5 ‰ en 3 ans.

À cet égard, et dans une période où le ministère diffuse une campagne d'affichage sur la laïcité largement critiquée par les organisations syndicales de l'éducation dont SUD éducation, il faut rappeler que l'immense majorité des faits graves remontés par les établissements sont des atteintes au personnes, et en particulier les violences physiques, quand les “atteintes à la laïcité” n'en représentent qu’une part infime.

Moyens consacrés à l'éducation

Si les moyens consacrés à l’éducation dans le premier degré ont légèrement augmenté ces dernières années proportionnellement au second degré, les dotations en moyens montrent que la priorité n'est pas à la construction de l'égalité.

Dans le chapitre sur les moyens du rapport de la Depp, le ministère choisit de mélanger 2 indicateurs : dépense d'éducation en euros, et part du PIB consacrée à l'éducation.

Avoir les deux indicateurs sur un même graphique permet de convaincre que l'Éducation nationale a un budget qui progresse fortement.

Pourtant, ce n'est pas le cas : la mesure véritablement utile est celle de la part du PIB consacré à l'éducation (publique si possible), qui donne une bonne indication des choix politiques opérés. 0,1% de PIB équivaut en 2019 à environ 2,35 milliard d'euros : il faut donc ajuster l'échelle, contrairement au ministère qui lisse les différences.

On se rend alors compte que la part de l'éducation dans le budget est la plus faible aujourd'hui depuis plus de 30 ans (1989).

 

Éducation prioritaire

Le public en REP/REP+ scolarise 4× plus d’enfants des classes populaires que le privé, qui trie son public : 6× plus d'enfants de cadre dans le privé qu'en REP+.