Compte-rendu de la réunion avec Gabriel Attal du 17 octobre – sécurisation des établissements et protection des personnels

Ce mardi 17 octobre a eu lieu une réunion au ministère, en compagnie du ministre Attal, concernant deux points :

  • La sécurisation des établissements
  • La protection des personnels et le suivi des situations

Le ministre a également introduit des réflexions sur les questions plus éducatives, et notamment concernant ce qu’il désignait comme une forme d’auto-censure des enseignant·es sur certains sujets.

 

Ce qu’a porté SUD

En introduction, nous avons porté un bilan de la journée du lundi : dans le 1er degré, nous avons constaté l’incompréhension de ne pas avoir eu de temps de concertation, particulièrement dans la ville d’Arras où les personnels n’ont pas pu se réunir avant le retour des élèves en classe. Nous avons interpellé le cabinet du ministre dimanche à ce sujet sans succès : pourtant cela aurait relevé pour nous de la responsabilité de l’État, et des compétences de la préfecture.

Concernant la sécurisation de établissements :

  • nous avons rappelé que la problématique des intrusions était fréquente et que de nombreux établissements ont déploré ces derniers mois un traitement insuffisant des problèmes rencontrés
  • nous avons souligné le fait que l’urgence était déjà de vérifier, réparer et mettre à jour ce qui existe (porte d’entrée, enceinte de l’établissement, protocoles de sécurité)
  • nous avons souligné le fait qu’à cette fin, il faut une dotation d’État afin de compenser les inégalités territoriales (en particulier pour les écoles, qui dépendent des municipalités)
  • concernant les vérifications visuelles des sacs par les AED, nous avons dit que cela posait plus de problèmes que cela n’en résolvait : incompatibilité avec les missions des AED, attroupements devant les établissements
  • nous avons revendiqué des moyens supplémentaires : baisse des effectifs globaux dans les établissements, moyens supplémentaires pour qu’il y ait plus d’adultes dans les établissements : enseignant·es mais aussi personnels médico-sociaux, vie scolaire
  • nous avons insisté sur le fait qu’il fallait concilier la sécurisation avec l’enjeu de ne pas “bunkeriser” les écoles et établissements, et de ne pas renvoyer aux élèves le fait qu’ils sont une menace (alors que le problème des intrusions est justement l’entrée de personnes de l’extérieur)

 

Concernant la protection des agents :

  • nous avons souligné le fait que souvent les personnels déplorent le fait de ne pas être crus, ou les atermoiements de la hiérarchie, lorsqu’ils font part de situations de menaces
  • pour y remédier, nous avons insisté sur la nécessité de mettre en œuvre les procédures de protection fonctionnelle et d’accompagnement dans les dépôts de plainte si souhaités immédiatement, quitte à effectuer les vérifications ultérieurement
  • dans les situations les plus préoccupantes, il faut un dialogue rapide entre les services de l’EN et les autres services (police, logement)

 

Concernant les questions éducatives

  • concernant l’auto-censure, nous avons insisté sur les questions d’éducation à la sexualité, contre laquelle convergent tous les fanatismes, qu’il s’agisse du fondamentalisme  religieux ou de l’intégrisme d'extrême-droite, et qu’à ce titre nous n’avons pas eu de réponse à notre courrier récent nous inquiétant de cette question
  • nous avons souligné que la relation pédagogique avec les élèves doit prévaloir, y compris sur les questions des valeurs républicaines, de la laïcité ou des questions géopolitiques, et qu’il faut faire confiance à la professionnalité des enseignant·es pour répondre aux questionnements des élèves

 

Les annonces du ministre

Concernant la sécurisation de établissements, les annonces ont été à ce stade minimes :

  • le ministre a dit vouloir trouver un équilibre entre la sécurisation et le fait que les établissements ne doivent pas ressembler à des prisons.
  • Il a annoncé la réunion le lendemain des associations d’élu·es.
  • Il a évoqué la volonté de produire un référentiel d’état, avec une dotation d’État à la clé, pour harmoniser les pratiques.
  • le ministère va lancer une “mission flash” pour faire un état des lieux des dispositifs de sécurisation existants

 

Concernant les questions éducatives, le ministre a déploré ce qu’il qualifie d’autocensure des enseignants, et annoncé vouloir déployer une réflexion à ce sujet.

Concernant le suivi des élèves identifiés comme pris dans une logique de radicalisation, il a lancé deux pistes de réflexions :

  • quid de la prise en charge dans les établissements des élèves identifiés comme dangereux ?
  • quid de la communication entre les services de police ou du renseignement et les communautés éducatives sur les cas identifiés comme les plus inquiétants ?