Le RN à l’Assemblée nationale est un danger pour l’école

Les récents propos racistes du député du Rassemblement national Grégoire de Fournas nous rappellent que le Rassemblement national est toujours un parti raciste et dangereux pour la démocratie.

La percée de l’extrême droite est la conséquence de la politique menée lors du dernier quinquennat. Les gouvernements successifs ont sans cesse, par le propos ou par les actes, légitimé les thèses racistes, xénophobes et sexistes du RN. Dans notre secteur, les anciens ministres Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal portent une lourde responsabilité. Le gouvernement s’est attaqué sans relâche aux services publics, à la protection sociale, à tous les mécanismes de solidarité, tout en accusant les immigré⋅es de tous les maux, et en comptant en son sein des ministres accusés de viol ou d’agression sexuelle. Emmanuel Macron et ses gouvernements se sont ainsi faits les marche-pieds de l’extrême droite. L’extrême droite impose sa vision du monde qui repose sur la peur et la haine de l’autre : les personnes immigrées, musulmanes, juives ou LGBTI… et l’exaltation d’une “nation française” entendue comme excluante. On voit dans son projet pour l’école que le RN défend la reproduction des élites contre l’école pour tou·tes.

Un député RN président de la Mission d’information chargée de l’éducation prioritaire : le RN s’en prend aux plus précaires !

Roger Chudeau, député RN de la deuxième circonscription du Loir-et-Cher, est le président de la Mission d’information chargée de dresser un panorama et un bilan de l’éducation prioritaire à l’Assemblée Nationale. Inspecteur général de l’Éducation nationale honoraire, il est membre des Horaces, ce collectif de hauts-fonctionnaires et d’ "experts" chargés de fournir des idées et un programme à Marine le Pen pour l’élection présidentielle. Il a participé à la partie éducative du programme présidentiel du Rassemblement National (ex FN). Il intègre le conseil scientifique de l’Institut des sciences sociales économiques et politiques (ISSEP), l’ "école" de Marion Maréchal le Pen, à Lyon.

Les marottes de l’extrême droite au cœur de l’Assemblée

Juste élu député, Roger Chudeau présente ou cosigne trois propositions de loi, toutes en rapport avec l’éducation :

  • l’une visant à instaurer l’uniforme obligatoire pour les élèves à l’école primaire et au collège

  • une deuxième pour "rétablir le droit à l’instruction en famille"

  • et la dernière visant à interdire le port du voile par les femmes qui accompagnent des sorties ou des voyages scolaires.

L’extrême droite ne parle pas des vraies difficultés de l’école. Dans son programme, le RN ne parle jamais des difficultés des personnels de l’Éducation nationale : du bâti délabré, des injonctions permanentes de la hiérarchie, du manque de moyens et de formations pour les personnels, du manque de personnels médico-sociaux et AESH.... Au contraire, l’école n’apparaît dans l’action du RN à l’Assemblée nationale, que pour appuyer un discours rétrograde, xénophobe et inégalitaire.

La première mesure du RN pour l’école est d’instaurer un uniforme ou une blouse à l’école et au collège pour les élèves. A nouveau, le RN ne propose que des mesures “de vitrine”, passéistes et rétrogrades, qui ne permettront pas d’améliorer les conditions d’étude des élèves. Le retour à l’uniforme fait partie d’une vieille rengaine de l’extrême droite nostalgique de l’école de la IIIe République. Or il faut rappeler que l’école de la IIIe République était une école profondément inégalitaire qui organisait une ségrégation et une hiérarchie sociale accrue. L’école de la IIIe République opérait une sélection forte puisque les enfants du peuple n’avaient pas accès aux mêmes écoles que les enfants des classes supérieures. C’était également une école des inégalités entre les filles et les garçons. Sans compter que cet école soutenait et diffusait le discours colonial de l’impérialisme français.

Alors que les personnels dénoncent des salaires et des moyens insuffisants dans l’Éducation nationale, le RN montre à nouveau que le RN instrumentalise les difficultés des personnels pour servir son combat contre le service public d’éducation.

SUD éducation combat sans relâche les discours mortifères, réactionnaires et autoritaristes de l’extrême droite.

SUD éducation s’investit dans les luttes contre toutes les discriminations et systèmes de domination qu’elles soient de genre, racistes, validistes, colonialistes, islamophobes, d’autant plus nécessaire dans le contexte politique, marqué notamment par le renforcement sans précédent de l’extrême-droite aux différentes élections et de ses idées nauséabondes.

Nous dénonçons la nomination de l’extrême droite à la tête de cette mission d’information sur l’Éducation Prioritaire : il s’agit là d’un signal désastreux et inquiétant pour le service public d’Éducation et pour l’école émancipatrice que nous revendiquons.

SUD éducation combat la banalisation et la tentative de dédiabolisation du RN, c’est pourquoi SUD éducation refusera d’être auditionné dans le cadre des missions parlementaires par des député·es d’extrême droite.