20 novembre : journée du souvenir trans, SUD éducation appelle les personnels à participer aux rassemblements

Les suicides de Doona et de Luna rappellent que la transphobie tue et qu’il y a urgence à déployer des moyens considérables pour lutter contre la transphobie en milieu scolaire. Les conséquences de la transphobie sont lourdes. Les violences transphobes suscitent stress, malaise existentiel et scolaire, qui peuvent se traduire par des crises d’angoisse, une perte de sommeil et d’appétit, des comportements à risque (consommation de drogues et d’alcool, pratiques sexuelles à risque). Ce mal-être peut également entraîner un fort absentéisme (stratégie d’évitement des situations/lieux anxiogènes) pouvant aller pour les élèves jusqu’au décrochage scolaire. L’arrêt des études, l’interruption de carrière ou le changement d’établissement, sont parfois aussi vus comme un passage obligé pour opérer une transition sociale, afin de se présenter dans un environnement totalement nouveau sous son identité réelle (et non celle attribuée à la naissance). Enfin la transphobie tue : elle entraîne des pensées suicidaires pouvant aller jusqu’au passage à l’acte. La moitié des femmes trans font une tentative de suicide, et 85 % d’entre elles ont des pensées suicidaires régulières. En tant que personnel de l’éducation, nous avons une responsabilité particulière pour protéger et accompagner ces enfants et soutenir nos collègues trans face aux violences patriarcales sous toutes ses formes.

La circulaire du ministère relative à l'accueil des élèves trans est un pas en avant mais reste insuffisante. Pour SUD éducation, il faut placer le bien-être de l’élève au centre de nos préoccupations. C’est pourquoi l’école doit accompagner avec volontarisme les familles et les enfants. L'école doit être à même de prendre en charge les violences éducatives infligées aux jeunes trans (prénom d’usage, libre expression du genre)...SUD éducation revendique une politique ambitieuse de prévention et d’accompagnement des jeunes trans ou en questionnement quant à leur genre et leur orientation sexuelle, appuyée par la mise à disposition de véritables moyens et par l’ouverture de postes spécifiques de référent⋅es.

Pour lutter contre les LGBTIphobies dans tous les établissements scolaires, du primaire à l’université, SUD éducation revendique :

  • le respect du prénom et du pronom d’usage pour les élèves et personnels trans ;

  • la mise en place dans la formation initiale de modules obligatoires sur les problématiques de genre, pour les futur⋅es enseignant⋅es (selon un volume horaire identique dans toutes les INSPE), et pour toutes les autres catégories de personnel (CPE, agent⋅es) ;

  • l’élaboration de matériel pédagogique spécifique sur les questions de transphobie ;

  • une politique de prévention (campagne d’information sur les ambiances de travail sexistes, affichage de la loi sur le harcèlement sexuel) et de suivi (accompagnement des victimes dans leurs démarches, notamment judiciaires), et la mise en place systématique de la protection fonctionnelle, qui est de droit.

SUD éducation appelle à rejoindre les mobilisations en hommage à toutes les victimes de la transphobie.