Le 21 janvier : non à la loi de la honte ! – Communiqué intersyndical

Dénoncée par l'ensemble des organisations syndicales et étudiantes, les ONG,  les associations de défense des droits des étranger·es ainsi que la Défenseure de droits,  la loi Immigration a été votée par la “majorité” présidentielle avec la droite et l’extrême droite. Les  mesures prévues par cette loi autour de l’idée de “préférence nationale” sont directement  issues du programme de l'extrême droite. Elles rompent avec notre modèle démocratique  et social en stigmatisant les personnes étrangèr·es qui vivent, étudient ou travaillent en  France. Cette loi xénophobe, non seulement remet en cause le droit du sol mais constitue une  nouvelle attaque contre la Sécurité Sociale, fondée sur l’universalité et dont les prestations doivent  donc continuer à être assurées sans considération de nationalité. En particulier, elle allonge  les délais requis pour le droit de perception des allocations familiales et des APL

Les conséquences de cette loi sont dramatiques pour l’Ecole, l’Université et la  Recherche ! 

Les impacts seront concrets et réels dans l’Éducation nationale, pour nos  collègues étranger·es qui seront privé·es d’une partie de leurs droits sociaux ; pour nos  élèves qui subiront la perte des allocations familiales ou seront privé·es du droit à vivre  en famille et qui obtiendront plus difficilement la nationalité française ; pour les jeunes  mineur·es isolé·es pour lesquels l’accueil inconditionnel est remis en cause, pour les jeunes  majeur·es scolarisé·es pour qui les OQTF risquent de se multiplier. Le gouvernement prend un  risque démocratique immense en faisant siennes les propositions de l’extrême droite : celui  de fracturer la société, diviser les travailleurs et la jeunesse. L’adoption de cette loi par le  Parlement revient à saborder les valeurs de la République. Celles-là mêmes que l’École doit pourtant  transmettre à l’ensemble des enfants et des jeunes vivant en France. Liberté, égalité et fraternité  ne peuvent être des mots vides de sens, ils doivent s’inscrire dans le réel.

Cette loi ferme les portes de l’université et des organismes de recherche  en introduisant des régressions intolérables pour les droits des étrangèr·es et notamment  pour les étudiant·es, mais aussi pour les salarié·es de nos établissements. Pour les  étudiant·es étranger·es, cette loi durcira les conditions d'accès à l'enseignement supérieur et  la recherche avec notamment : le dépôt d'une caution de retour obligatoire pour pouvoir  étudier ; l’inscription dans le code de l’éducation de frais de scolarité différenciés 16 fois plus élevés  pour les étudiant·es et doctorant·es étranger·es hors UE ; le contrôle accru et la possibilité de  retrait de la carte de séjour portant la mention "étudiant" ; le contrôle renforcé des visas long  séjour ; la mise en place de quotas d’étudiant·es étranger·es… Cette loi constitue une rupture  majeure pour notre pays. Les universités et les organismes de recherche doivent rester  des lieux d'accueil et d'émancipation pour tous·tes, sans condition de nationalité ou préférence nationale.

Nous appelons l’ensemble des étudiant·es et des personnels de l’Enseignement  Supérieur et de la Recherche et de l’Éducation nationale à se mobiliser et à participer aux  rassemblements unitaires organisés partout en France le 21 janvier pour que cette loi  xénophobe, raciste et discriminatoire ne soit pas promulguée et pour en exiger le retrait pur et  simple. Nous les appelons à rejoindre également les initiatives interprofessionnelles qui auront  lieu en semaine. 

Montreuil, le 17 janvier 2024