Lucas, 13 ans, s’est donné la mort le 7 janvier, victime de harcèlement homophobe dans son collège. Son suicide est intervenu après ceux de Dinah, d’Avril, de Doona et de tant d’autres. En France, des collégien·nes, lycéen·nes, étudiant·es meurent toujours des LGBTQIphobies : un·e jeune LGBTQI se retrouve 2 à 7 fois plus exposé·e au risque de suicide qu'un·e jeune hétérosexuel·le du même âge.
Dès le 14 février, 57 organisations et personnalités adressaientr une lettre ouvete à Pap Ndiaye, ministre de l’Education nationale, lui demandant de nous réunir en Conférence plénière pour construire, dans la concertation, un vrai plan d’action. Sans aucune réponse de sa part, nous réunissons cette Conférence interassociative1 ce 17 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la haine anti-LGBTI, sur le thème : « LGBTQIphobies en milieu scolaire : Éduquer, Protéger, Vivre sa vie ».
« ÉDUQUER », car l’École ne se résume pas à l’enseignement du français, des sciences et des mathématiques. Elle a aussi pour mission de former de futur•e•s citoyen•ne•s respectueux•ses des droits et des personnes ;
« PROTÉGER », car l’inaction et l’irresponsabilité actuelles de l’École face aux violences et aux discriminations subies par les jeunes LGBTQI doivent cesser ;
« VIVRE SA VIE », car vivre librement son orientation sexuelle et son identité de genre est un droit fondamental, y compris à l’École, y compris pour les élèves, leurs parents et les personnels d’éducation.
Trois exigences vitales pour les LGBTQI, mais qui ne sont toujours pas respectées en milieu scolaire. Parmi les obstacles infranchissables pour libérer la parole : manque de formation, indifférence voire opposition des personnels de direction et d’éducation, désinformation, inquiétudes ou refus de la part des parents d’élèves que leurs enfants soient informés sur la question… dans un contexte marqué par la flambée d’une idéologie de haine anti-LGBTQI venant principalement de l’extrême-droite: « syndicat de la famille » (ex- « Manif pour tous »), « parents vigilants » de Zemmour ou « Touche pas à mon gosse » de Greg Toussaint.
Il est important d'agir pour une réelle sensibilisation et formation des élèves par l'inscription dans les programmes de l'éducation aux sujets LGBTI et que les séances d’“Éducation à la vie affective et sexuelle” soient réellement toutes faites dans le respect des instructions officielles.
Il est plus que jamais urgent de l’affirmer collectivement : les associations sont légitimes à intervenir dans les établissements scolaires, pour sensibiliser et informer les élèves sur les discriminations LGBTI, sur les avancées vers l’égalité des droits et sur le respect des personnes dans leur diversité. Nos paroles doivent permettre de libérer la parole au sein des établissements scolaires ! Nos expériences et expertises doivent impérativement être prises en compte par le Ministre, qui est invité à cette Conférence, et sera destinataire des résultats de nos travaux !
Contacts presse : Collectif Éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire (06 87 16 63 33); Fédération LGBTI+ (06 37 10 00 79); Collectif Rouge Direct (06 81 33 44 09)
1 Avec la participation de : Ligue des Droits de l’Homme, SOS Homophobie, Collectif Éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire, Fédération LGBTI+, Le Refuge, Marie Cau (Maire transgenre de Tilloy-lez-Marchiennes), Stop Homophobie, Act Up-Paris, Bi’Cause, Queer Education, Flag ! , Contact, Collectif Rouge Direct…
Nous adressons nos remerciements les plus chaleureux à l’équipe du Rosa Bonheur qui nous accueille ce 17 mai
