Nouvelle ministre à l’Éducation nationale : vers un changement de cap ?

L’Éducation nationale est largement fragilisée par l’instrumentalisation politique qu’en fait le duo Attal-Macron. Les personnels ont largement exprimé leur colère suite aux annonces davantage destinées à satisfaire l’électorat réactionnaire voire d’extrême-droite qu’à répondre aux difficultés que rencontre l’école. Les mesures du prétendu “choc des savoirs”, avec la mise en place de groupes de niveau, véritable instrument de tri social, ont rencontré le rejet massif des personnels et de l’opinion publique. C’est dans ce contexte de forte mobilisation des personnels que Nicole Belloubet a pris ses fonctions au sein du ministère de l’Éducation nationale. SUD éducation a été reçu par la Ministre le 20 février et a dénoncé à nouveau la réforme du “choc des savoirs” et en particulier à la mise en place des groupes de niveau sur la totalité du volume horaire de mathématiques et de français.

Cette audience a été l’occasion d’exprimer la nécessité de transformer l’Éducation nationale pour redonner sens au service public d’éducation et à sa visée émancipatrice. SUD éducation a exposé son rejet des choix éducatifs imposés depuis Jean-Michel Blanquer : la politique étriquée des savoirs fondamentaux et des évaluations nationales imposées casse le sens de nos métiers : les enseignant·es sont de plus en plus considéré·es comme des exécutant·es à qui l’on recommande un enseignement normalisé afin de préparer les élèves à des évaluations standardisées. Au contraire, SUD éducation a porté auprès de la Ministre la nécessité de développer une formation continue riche, sur temps de service, afin de garantir le haut niveau de compétences de métiers qui nécessitent de sans cesse s’adapter aux besoins des élèves.

SUD éducation a alerté la nouvelle Ministre sur les sujets de l’école inclusive, de la lutte contre le harcèlement et les discriminations, sur la santé mentale et le bien-être des élèves.

Enfin, SUD éducation a pu rappeler des revendications essentielles pour les personnels : la création d’un vrai statut pour les personnels AESH, de vraies augmentations de salaire et une politique de lutte contre les inégalités à commencer par le paiement à temps plein des temps partiel de droit et de la mise en place d’un congé menstruel.

La mobilisation des personnels a conduit au départ d’Amélie Oudéa-Castéra, il faut maintenir la pression pour arracher de véritables victoires dans notre secteur, à commencer par le retrait de la réforme du “choc des savoirs”, des augmentations de salaire et la création d’un statut pour les AESH.

SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à se mettre en grève le 19 mars à l'occasion de la journée de mobilisation intersyndicale dans toute la Fonction publique et à débattre dès à présent des suites du 19 mars.