Déclaration en FS du 17 janvier 2024

Mesdames et Messieurs les membres de la Formation Spécialisée,

Selon l'INRS, "les comportements hostiles concernent un peu plus d'un salarié sur 5. Pouvant se manifester de plusieurs façons (marques de mépris, dénis de reconnaissance du travail, voire atteintes dégradantes), ils émanent le plus souvent des collègues ou de la hiérarchie." En dénigrant le service public d'éducation au profit de l'enseignement privé, la nouvelle Ministre Amélie Oudéra-Castéra a provoqué la colère des personnels de l’Éducation nationale. Ces propos laissaient penser que les personnels seraient, de par leurs absences, responsables des carences du service public d'éducation alors que ce sont bien les suppressions de poste depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017 qui sont responsables des heures non remplacées. SUD éducation dénonce ce poncif sur les heures non remplacées qui sont un prétexte à la casse de nos statuts et à l'interdiction de la formation continue sur temps de service. Les personnels de l’Éducation nationale sont très insuffisamment rémunérés, très insuffisamment formés, et à présent ils sont publiquement dénigrés par leur Ministre.

Ces propos viennent mettre au jour la manière dont les personnels sont traités dans notre ministère. Force est de constater que leurs droits ne sont pas respectés.

Avec 67 médecins du travail pour 1 200 000 agents, c'est-à-dire 1 médecin pour 17 910 agents, il est impossible pour les médecins de prévention d'honorer les visites quninquennales, et de dédier un tiers de leur temps à leurs missions en milieu de travail.
Le ministère de l'Éducation nationale n'est pas en mesure d'assumer ses responsabilités d'employeur, il doit en tirer des conséquences et cesser de faire peser la responsabilité de ses carences sur les agents.

En l'absence d'accès à une véritable médecine de prévention, vous devez prendre une série de mesures pour améliorer le quotidien des personnels et notamment des personnels en situation de handicap : la fin du jour de carence, la mise en oeuvre d'une aide à la reconversion et au reclassement systématique, une augmentation importante du quota de postes adaptés, le maintien de l’intégralité du salaire pour les personnels à temps partiel, une réelle formation sur le temps de service des personnels sur le handicap pour une meilleure prise en compte des personnes en situation de handicap  mais aussi l’élargissement du dispositif d’allègement de service à tous les personnels, et augmentation des moyens alloués au dispositif.

De même, dans un ministère féminisé comme le nôtre, le sujet de la santé des femmes au travail est un enjeu majeur. L'Éducation nationale doit compenser ses carences en prenant des mesures pour la santé des femmes au travail, à commencer par un congé menstruel.

Les personnels exigent de meilleures conditions de travail, ils seront en grève le 1er février, à vous d'entendre leurs revendications et de respecter vos obligations d'employeur.