Labellisation des manuels et tri des élèves de CM2 : deux dangers pour l’école 

À l'occasion d'une réunion avec la Direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco), SUD éducation a rappelé son opposition au “choc des savoirs” (voir notre décryptage) et a demandé des explications sur la mise en œuvre de ce projet ministériel passéiste.

 

Sur les manuels scolaires

Alors que le projet initial était de faire labelliser à terme l'ensemble des manuels du CP à la terminale, le ministère a rétropédalé et indique maintenant qu'une procédure de labellisation sera mise en place mais qu'elle ne concernera que les manuels de lecture et de mathématiques en CP voire en CE1.

Pour SUD éducation, c'est déjà trop : les enseignant·es doivent pouvoir continuer à utiliser les méthodes pédagogiques qui leur semblent les plus efficaces pour faire réussir les élèves, sans pression des inspections et sans contrainte financière des municipalités. Alors que le ministère indique que seuls les manuels labellisés seront financés par l'État, sous forme de commandes groupées ou de remboursements des municipalités, le risque est en effet grand de voir les municipalités refuser de prendre en charge l'achat d’outils pédagogiques qui n'auraient pas été labellisés.

SUD éducation défend la liberté pédagogique des enseignant·es, qui sont les mieux à même de choisir les méthodes qui leur semble les plus adaptées à leurs pratiques pédagogiques et aux besoins des élèves. 

Sur le tri des élèves de CM2

Dans le cadre de la mise en place des groupes de niveau en 6e pour le francais et les mathématiques (c'est-à-dire sur plus d'un tiers du temps scolaire), le ministère va demander aux enseignant·es de procéder au tri des élèves de CM2 afin de placer les élèves les plus en difficulté dans des groupes homogènes dont les effectifs ne seront pas plafonnés.

Il s'agit d'une rupture complète avec l'aide aux élèves en difficulté qui, à l'école, se pratique à l'intérieur des classes ou par l'intervention d’enseignant·es spécialisé·es du Rased (là où ils et elles n'ont pas encore totalement disparu !) prenant en charge des petits regroupements ponctuels d'élèves sur des difficultés identifiées. Comment peut-on espérer susciter une dynamique d'entraide et faire réussir les élèves quand les élèves les plus en difficulté seront regroupés dans des sous-classes, séparé·es de leurs camarades, sans aucune garantie sur le nombre d'élèves par groupe ?

À rebours de cette logique de tri, qui sape l'ambition d'un collège unique et risque , SUD éducation revendique la baisse des effectifs par classe par le recrutement massif de personnels. Dans les écoles, SUD éducation revendique le recrutement de personnels Rased à hauteur des besoins.