Manifestons le 25 mai dans l’unité pour la défense de l’école publique et contre le Choc des savoirs !

Alors que la fin de l'année scolaire approche, les mesures du “Choc des savoirs” sont plus que jamais rejetées par les personnels de l’Éducation nationale et par les parents d’élèves. La relégation des élèves en difficulté hors des classes heurte profondément la communauté éducative. Les autres mesures du “Choc des savoirs" visent à généraliser des évaluations standardisées et déconnectées des apprentissages afin d’en faire des outils de pilotage contre la liberté pédagogique et à sanctionner les difficultés scolaires plutôt que de les prévenir. Pour lutter contre les inégalités scolaires et sociales, il faut avant tout des moyens humains et matériels. C'est pourquoi SUD éducation appelle les personnels à marcher ensemble avec les parents d’élèves et les lycéen·nes pour l'école publique le 25 mai.

Dans le même temps, le Conseil supérieur des programmes (CSP), missionné en janvier 2024 pour réécrire les programmes du cycle 1 et du cycle 2, vient de rendre sa copie. Ces nouveaux projets de programmes particulièrement volumineux ne se contentent plus de fixer les objectifs d’apprentissage généraux mais détaillent les situations-types à présenter aux élèves, prescrivent des attendus chronométrés (nombre de mots à lire, nombre de calculs à réussir, etc.) et multiplient les exemples normatifs. L’incroyable prolixité des projets de nouveaux programmes trahit à la fois une défiance vis-à-vis du travail des professeur·es des écoles (dont la liberté pédagogique se trouve remise en cause par des dizaines de pages prescriptives) et une volonté de cadrer très fermement les rythmes d’apprentissage. Jusqu'alors les programmes fixaient les objectifs à atteindre ; désormais ils risquent de fixer aussi les méthodes à employer et les activités à pratiquer. Conjuguée à la labellisation des manuels scolaires, cette réécriture des programmes s'inscrit bien dans la logique du “Choc des savoirs” : formater les enseignements et les élèves, fixer des normes d’apprentissage et écarter, de fait, les élèves qui ne peuvent pas s’y conformer.

En 2024, les droits des personnes LGBTQIA+ ne sont toujours pas pleinement appliqués et sont toujours plus menacés. Dans l'Éducation nationale, personnels et élèves subissent de nombreuses discriminations anti-LGBTQIA+ et peinent à faire reconnaître leurs droits par l'institution, alors même que l'extrême droite et des idées réactionnaires s'immiscent toujours plus dans les établissements scolaires. En mars dernier, un projet de programme pour l'éducation à la vie sexuelle et affective a été publié. Si disposer enfin d'un programme d'EVAS constitue une avancée, ce projet pourrait cependant davantage et mieux aborder la diversité des identités de genre et des orientations sexuelles. Sans moyens et sans formation, les personnels risquent de se cantonner à réagir aux situations rencontrées par les élèves, davantage que de proposer une réelle transmission de connaissances de soi et des autres. 

470 000 enfants en situation de handicap sont scolarisé·es à l'école, dans le cadre de l'école inclusive; c'est une augmentation de 47% depuis 2017. Cependant on constate au quotidien que cette politique d'école inclusive est une vitrine, derrière laquelle les moyens mis en œuvre sont très insuffisants : les bâtiments sont globalement inaccessibles ou inadaptés, les personnels ne sont pas formé·es, le temps de concertation est insuffisant,  les classes sont surchargées, les personnels AESH sont maintenu·es dans la précarité et en nombre insuffisant, trop souvent, les élèves n'ont pas accès à l'accompagnement médico-social dont ils et elles ont besoin sur tous leurs lieux de vie. 

Le gouvernement multiplie les annonces sur les “actes” de l’école inclusive sans prendre en compte les besoins des équipes éducatives sur le terrain. SUD éducation dénonce le manque de concertation, l’opacité et l’arbitraire de la politique éducative du gouvernement en matière d’école inclusive. Le seul élément dont on se félicite est l’abandon du projet d’ARE, qui niait à la fois les compétences professionnelles des AED et des AESH en proposant un contrat mixte mélangeant les deux métiers.

Avec les PAS, se profile une reprise en main sur les aménagements et sur les notifications d’accompagnement des élèves. Cette reprise en main répond à l’incapacité du ministère à recruter assez de personnels AESH pour accompagner les élèves en situation de handicap qui bénéficient de notifications de la MDPH. Les exigences de l’école inclusive vont à l’encontre de la politique de tri social généré par le Choc des Savoirs et de la politique de ressources humaines du ministère qui a réduit la formation continue des personnels à presque rien. 

Pour SUD éducation, les élèves en situation de handicap ne doivent pas faire les frais du manque de moyens pour leur scolarisation : celle-ci reste un droit que nous devons défendre pour toutes et tous les élèves présent·es sur le territoire.

Pour SUD éducation, l’école doit être un lieu d’émancipation individuelle, intellectuelle et sociale, dans lequel des enfants se préparent à devenir des adultes et c’est bien à l’institution scolaire qu’il revient de tout mettre en œuvre pour accompagner les enfants, les aider à développer leur autonomie, leur apprendre à réguler leurs conflits par la parole et les amener à prendre en charge les enjeux de fonctionnement collectif. À ce titre, SUD éducation dénonce la mascarade de concertation sur l’autorité qui est organisée par le ministère pour cautionner la mise en œuvre de politique répressive aux relents réactionnaires voulue par le Premier ministre. SUD éducation se tiendra aux côtés des personnels qui refusent la politique maltraitante de tri social et le projet d’école-caserne du gouvernement.