Blanquer : l’écho de l’extrême-droite au ministère de l’Éducation nationale

SUD éducation alerte les personnels de l’Éducation nationale de la reprise des idées de l’extrême-droite par le ministre Blanquer et les appelle à se mobiliser contre tous les discours stigmatisants ou haineux.

Depuis le terrible assassinat de Samuel Paty le 16 octobre dernier, le Ministre Blanquer a persévéré dans son discours ancré à l’extrême-droite et visant à fracturer la société et à pointer du doigt les organisations qui luttent contre les discriminations.

Dès 2017, le ministre Blanquer nommait Christophe Kerrero directeur de son cabinet. Kerrero est aussi membre du conseil scientifique de l’Ifrap, un lobby libéral qui milite pour la réduction des effectifs de fonctionnaires. L’Ifrap illustre bien les liens entre le libéralisme et l’extrême-droite puisque parmi ses fondateurs on trouve Jean-Yves Le Gallou, membre du Front national puis du MNR et co-fondateur club de l’Horloge, mais aussi Bernard Zimmern qui est également un ancien membre du Club de l’Horloge. Le club de l’Horloge est un cercle de pensée qui revendique le mariage entre le libéralisme de la droite traditionnelle avec le nationalisme de l’extrême-droite.

De même, juste après sa nomination, Blanquer a donné une interview à SOS éducation, une association anti-avortement, proche de l’extrême-droite, dans laquelle il expose son projet pour l’école : « il faudra donc passer par une dépolitisation – il faut dépasser le clivage droite-gauche – puis par une repolitisation, pour faire comprendre que l’éducation est le sujet le plus important. ». Après 3 ans de réformes inégalitaire, de casse du service public d’éducation, de dégradation des conditions de travail des personnels et de répression, on peut se demander si Blanquer en est à la phase de « dépolitisation » ou de « repolitisation ».

Depuis, Blanquer s’en est pris à un stage de formation syndicale visant à lutter contre le racisme, à la FCPE qui, dans une campagne interne avait montré sur une affiche une mère voilée, et dernièrement à l’Unef qu’il accuse de compter parmi les causes des attentats terroristes. En effet, Blanquer reprend le 22 octobre sur Europe 1 un terme forgé à l’extrême-droite pour accuser le syndicat étudiant et plus généralement l’université française de céder à « l’islamo-gauchisme » et à véhiculer une idéologie conduisant « au pire ».

Dans un tweet du 26 octobre, une officine du Rassemblement national, École et Nation, se réjouit ouvertement (tout comme Marion Maréchal) de la reprise par le ministre de l’Éducation nationale de son analyse du « gauchisme intersectionnel » dans les universités.

Blanquer relaie un courant réactionnaire qui vise à museler les travaux de la recherche universitaire. Ce qui dérange Blanquer, comme « École et Nation » et l’extrême-droite en général, c’est la mise au jour des discriminations, de leur fonctionnement et de leur histoire, car ces recherches mettent en cause l’hégémonie d’un fantasme de l’extrême-droite : l’identité française.

SUD éducation a condamné ses propos scandaleux : il est intolérable de porter de telles accusations à l’encontre de ceux et celles qui luttent contre les discriminations, le racisme, l’antisémitisme, les oppressions de genre dans la société.

SUD éducation s’inquiète particulièrement du dévoiement du principe de laïcité. En effet, pour SUD éducation la laïcité est un principe émancipateur qui garantit que personne ne puisse être discriminé en raison de son origine, de ses convictions politiques ou de ses croyances religieuses.

Pour SUD éducation, le rôle du ministre de l’Éducation nationale n’est pas d’accuser les organisations qui luttent contre le racisme et les inégalités d’être des alliées des terroristes mais au contraire de restaurer un climat scolaire serein et respectueux nécessaire à la formation de futur-e-s adultes éclairé-e-s.

Pour SUD éducation, il y a urgence à s’opposer au projet réactionnaire et libéral du ministre Blanquer et de ses alliés d’extrême-droite en se syndiquant pour renforcer les organisations syndicales qui luttent au quotidien pour la défense des droits des personnels et pour une école publique, laïque et émancipatrice.