Projets de programmes d’EMC : SUD éducation dénonce une offensive réactionnaire et une restriction de la liberté pédagogique

SUD éducation a pris connaissance de projets de programmes proposés par le Conseil supérieur des programmes et mis en ligne sur le site du ministère.

La procédure est étrange et peu respectueuse des organisations syndicales : ce document aurait dû être issu de discussions préalables dans le cadre du Conseil supérieur des programmes en amont de son élaboration.

La structure générale reprend les grandes lignes des programmes précédents, et notamment autour des quatre axes que sont la culture de la sensibilité, la culture de la règle et du droit, la culture du jugement et la culture de l’engagement.

Les évolutions sont de notre point de vue globalement négatives. D’une part, le cadrage est très excessif par rapport aux programmes précédents. Les éléments du programme sont beaucoup trop détaillés, ce qui réduit la liberté pédagogique. Plusieurs textes (dont l'accessibilité est discutable) sont imposés à partir du CM1, alors que jusqu’ici le choix des supports était libre.

Par ailleurs, l’offensive réactionnaire du gouvernement et du ministère de l’Éducation nationale se décline bien sûr dans les programmes. L'accent mis sur l'apprentissage précoce de la Marseillaise, par de jeunes élèves qui n'en comprendront pas le sens, correspond à une approche patriotique et nationaliste de l'enseignement, bien éloignée du développement de l'esprit critique. Il s’agit de nouveau d’une volonté de flatter la frange la plus réactionnaire de l’opinion. Le goût de la démocratie ne se développe pas avec des cours magistraux et SUD éducation dénonce la logique d'un enseignement vertical des valeurs républicaines, sans aucun regard critique.

L’insistance apportée sur les questions de discriminations ou les enjeux environnementaux ne suffit pas à rendre la copie du ministère acceptable. SUD éducation s’opposera fermement à ces projets de programmes et amendera en Conseil supérieur de l’éducation les programmes d’EMC de manière à rendre leur liberté pédagogique aux enseignant·es et à annuler les dispositions les plus réactionnaires.